MAJ 140420

Longtemps, j’ai désherbé en utilisant du glyphosate. Ce produit me semblait simple d’utilisation, efficace et j’avais une véritable haine envers ses mauvaises herbes qui gâchaient l’esthétisme de mon jardin. Et puis tout le monde l’utilisait !

Il y a 7 ans, à cette même période de l’année, je faisais donc mon petit rituel de désherbage printanier et je traitais ma cour, sans protections bien évidemment. Un petit coup de vent, et, hop, du glyphosate dans la figure ! J’étais enceinte de ma première fille. Et, va savoir pourquoi, je pris conscience du danger que je prenais.

Depuis, je n’utilise plus de glyphosate.

haie fruitière

Pourquoi ne pas utiliser du glyphosate ?

Voici quelques articles que j’ai pu trouver sur la toile et qui ont nourri ma réflexion.

https://www.publicsenat.fr/article/politique/glyphosate-le-cri-d-alarme-de-generations-futures-58368

http://www.greenfacts.org/fr/glyphosate-cancer/index.htm

http://agriculture.gouv.fr/conclusions-du-centre-international-de-recherche-sur-le-cancer-circ-sur-5-molecules-classees-comme

http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL5N18D4GS

Ceci dit, j’ai bien conscience qu’il y a une polémique à ce sujet. Celle-ci semble plutôt porter sur la différence entre “potentiellement” ou “probablement” cancérigène. Peut m’importe pour moi. Il y a 7 ans le doute s’est invité dans mon esprit. Et, dès lors, il ne m’a plus été possible de l’utiliser …

Faut-il réellement désherber ?

Je ne souhaite pas vous dire ici ce que vous devez faire. Vous êtes bien assez grand pour le savoir. Mais c’est bien une question que je me suis posée depuis 7 ans.

Lorsque j’ai pris la décision de ne plus utiliser de glyphosate, ma première réaction a été de passer au désherbage manuel : 50 M2 environ de cours, des parterres, le potager, le tour des arbres … Dès mars j’y passais toutes mes soirées. Cela a duré une saison. Après, ma seconde fille est née et je n’en avais plus le temps. Alors petit à petit j’ai développé un autre stratégie.

Dans la pelouse, je laisse venir les fleurs

Je me souviens encore lorsque nous sommes arrivés dans cette maison. L’entretien n’était pas au top. Il s’agissait d’une maison secondaire pour les anciens propriétaires. L’herbe était envahie de pissenlits. j’ai commencé par les enlever à la main. J’en ai rempli des brouettes ! J’y ai passé tout l’hiver. Aujourd’hui, mes genoux s’en souviennent encore. Puis, par flemme, épuisement …, j’ai utilisé du désherbant sélectif, histoire de bien éradiquer ces mauvaises herbes pour avoir un beau green tout vert. En réalité, c’était peine perdue. Les seuls à y gagner étaient les marchants de désherbants. En effet, j’habite à la campagne, entourées de prairies et champs. Comme certaines choses, les graines “sauvages” ne s’arrêtent pas à la lisière de “ma” propriété. Comme je l’ai fait pour le désherbant total, j’ai évolué sur le désherbant sélectif.

Et aujourd’hui, je laisse venir les petites fleurs. Voir même je les encourage en ne tondant pas trop raz. Pourquoi ? Les pâquerettes, pissenlits et autres fleurs de la prairie, sont les premières à fleurir dans mon jardin. Elles font un excellent garde manger pour les insectes qui se réveillent en mars. Et moi, ces insectes, je les aiment bien !

Aux pieds de mes arbres et haies

Je laisse venir la végétation. Pour le pied des haies qui entoure notre parcelle un simple passage de tondeuse suffit. C’est fini le temps où je voulais avoir une bande dévégétalisée bien droite et  tranchant avec une bordure bien verte. Lorsque la haie grandit, la végétation peine à pousser. Et cela, aujourd’hui, me suffit.

Pour le pied des arbres ou mes petites haies fruitières, je plante des fleurs dont les feuilles ressemblent à s’y méprendre à de l’herbe ou en tout cas en ont la même couleur. Ainsi lorsque l’herbe pousse on ne la voit pas ou peu. Je n’enlève que les chaumes à l’été, à l’envie, lorsque je me promène dans mon jardin. Mes fleurs préférées sont les hémérocalles, pour 3 raisons : les fleurs sont jolies, elles se mangent et la plante se propage bien (suffisamment pour pouvoir être dédoublées et pas trop pour ne pas être envahissante). J’utilise également des montbrétia. J’ai installé il y a 3 ans une touffe d’aster d’automne qui est également parfaite dans ce rôle. L’avantage de ces fleurs est également d’attirer les papillons et insectes. Ce qui est parfait pour la biodiversité.

Je fais de même au pied des murs, de la serre …

Des allées dans le potager

Grâce à la structure en bande le potager est plus facile à entretenir. Les allées enherbées se tondent facilement. Cela ne me prend qu’une demi heure par quinzaine, là où j’y passais des heures pour déserherber.

 

Du paillage dans mes massifs

Lors que les massifs sont récents ou que la végétation n’y est pas dense, je mets du paillage : broyat de nos tailles de haies, tonte de pelouse…Beaucoup vantent ce principe en disant que le paillage empêche la pousse des herbes. Je ne serai pas aussi catégorique. La pousse est ralentie, certes. Mais lorsqu’il s’agit d’herbes bien encrées cela ne suffit pas.

parterre avec paillage
Ce parterre a été couvert en février. Fin avril, les herbes ont déjà tout envahi. Mais il me semble que le désherbage a été plus efficace.

Cependant, le sol, grâce à ce couvert, reste bien humide. Le désherbage manuel est de ce fait plus facile et, voir, même plus efficace (j’arrive à extirper des racines profondes comme celle des pissenlits). Et cela permet également de maintenir l’humidité. Si vous souhaitez supprimer des herbes (pour préparer un massif par exemple) vous pouvez utiliser la technique du carton : une couche de carton brun, couverte de compost puis de broyat. Nous nous en sommes inspiré pour l’installation d’un trampoline (tant réclamé par les enfants) et acheté d’ocas, bien sur 😉  .

Dans le potager, les platebandes sont couvertes toute l’année depuis 3 ans et là, je trouve qu’il y a vraiment beaucoup moins d’herbes à pousser. Et surtout, si il y en a, je les arrache sans aucune difficulté.

Et la cour d’entrée !

Cette année, j’ai décidé de trouver une solution pour cette cour. Le désherbage manuelle commençait à m’insupporter. Ce qui fait que l’année dernière je ne m’y suis pas mise. Des herbes folles en ont bien sur profité. Sur la toile j’ai cherché des recettes. il y en a bien une dont j’avais connaissance depuis longtemps. Mais c’était tellement simple, trop simple pour être vraiment efficace ! Et pourtant !

Je me suis lancé et j’ai essayé. La perspective d’écrire cet article a d’ailleurs fortement contribué à me motiver.

Et voici donc cette recette tant promise

Dans un pulvérisateur mettre 1/3 de vinaigre et 2/3 d’eau.

Pulvériser sur la plante …

Je vous conseille de le faire en période ensoleillée : pas de pluie qui risque de rincer le vinaigre et du soleil qui fragilise la plante.

Et c’est tout ! Dingue hein ?

Mon avis

Est ce efficace : au bout de 2-3 jours la plante commence à faire grise mine. Après une semaine elle est sèche.

gravillons traités au vinaigre à droite

Est durable dans le temps ? Pour être honnête, non. Il faut le refaire régulièrement. Tous les 1 à 2 mois. Mais de toute façon, l’effet du glyphosate, lui, n’est pas durable dans le temps non plus.

Est-ce dangereux pour l’environnement ? Le vinaigre est biodégradable. Le glyphosate, non ! Par contre, le vinaigre modifie également l’environnement en l’acidifiant. Il peut même perturber la faune et la flore du sol (pour ma cour c’est ce que je lui demande en faite, soyons honnête). Alors, même naturel, je ne pense pas en abuser.

Est ce zéro déchet ? Le vinaigre, oui. on peut l’acheter en vrac ou à défaut en contenant recyclable. Le glyphosate, non !

Puis-je m’en passer ? ( premier principe du zéro déchet). En l’état actuelle de ma cour non. Je pourrais laisser l’herbe venir. Le problème est, que l’hiver, nous pataugerions dans la boue. Et comme, lors des très rares cas de neige, nous ne pourrions plus sortir nos voitures. La terre est ici très argileuse et donc glissante. La seule solution que j’entrevois aujourd’hui serait de stériliser le sol en le couvrant de bitume … et je n’arrive pas à m’y résoudre !

Cette recette ne vous a pas convaincu : Vous pouvez lire cet article où vous trouverez d’autres recettes : http://positivr.fr/desherbant-naturel-recettes/

Et me direz vous pourquoi tout ça ?

Pour le plaisir d’une belle rencontre lors d’une séance de désherbage (j’ai enfin réussi à la photographier ! une grenouille rousse ou agile ? savez vous  ? ). Car toutes ces pratiques permettent d’encourager la présence de la nature. Elles permettent de maintenir un bel équilibre. Et la grenouille me le rend bien 😉

 

MAJ : Aujourd’hui le glyphosate est interdit à la vente aux jardiniers amateurs.

 

Et vous comment faites vous pour faire votre désherbage ?

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